Quel est l’impact des pesticides sur l’environnement ?

Dans cet article, nous traitons des pesticides et de l’impact qu’ils ont sur la biodiversité en général.

Qu’est-ce que les « pesticides » ?

Un pesticide est une substance utilisée, en agriculture généralement, pour affronter, repousser, et exterminer divers organismes nuisibles aux cultures tel que les ravageurs, les espèces indésirables de plantes ou d’animaux causant des dommages aux denrées alimentaires, aux produits agricoles, au bois, ou aux aliments pour animaux.

Une grande variété de composés ou de mélanges sont regroupés sous le terme générique de “pesticides” tel que les insecticides, les fongicides, les herbicides et les parasiticides conçus pour avoir une action biocide, mais également les régulateurs de croissance des plantes, les défoliants, les dessicants, les agents réduisant le nombre de fruits ou évitant leur chute précoce, et les substances appliquées avant ou après récolte pour éviter la dégradation des produits pendant leur transport ou leur stockage.

En Europe seulement, plus de 350 produits différents (herbicide, insecticide, fongicide, nématicide …) sont connus pour être utilisés actuellement.

S’ils sont mal utilisés d’un point de vue quantitatif et en raison de leur faible pouvoir de dégradation, les pesticides peuvent s’accumuler, perturber la chaîne alimentaire et sont susceptibles de contaminer les milieux naturels, c’est ce que l’on nomme la bio-accumulation.

 

Pesticide ou produit phytosanitaire ?

Le mot « produit phytosanitaire » est généralement utilisé pour la protection des plantes. D’ailleurs, la France occupe la deuxième place mondiale pour le volume de produits phytosanitaires consommés.

Le mot « pesticide » est plus vaste, car il comprend des molécules d’usage vétérinaire, des molécules servant à la protection des bois ou utilisés dans les peintures.

 

 

À quoi servent les pesticides ?

Les pesticides ont pour but initial de protéger les cultures de leurs bio-agresseurs.

Dans la nature, de nombreux organismes nuisibles tel que les maladies, les insectes ravageurs, les mauvaises herbes, ou encore les champignons, sont susceptibles de  nuire au bon développement des cultures, d’altérer leur qualité en dégradant leur goût et leur apparence et de les affaiblir, provoquant une baisse du rendement.

Les pesticides, ou produits phytopharmaceutiques, font partie des procédés utilisés par les agriculteurs pour la protection de leurs récoltes. 

En tant que professionnels, ils se servent donc des produits phytosanitaires pour protéger leurs cultures contre les ravageurs et les espèces indésirables.

S’ils sont utilisés à bon escient, les pesticides contribuent à la production de denrées alimentaires qualitatives, proposées à des prix abordables pour tous.

Les produits phytosanitaires préservent également le consommateur de parasites particulièrement dangereux pouvant se développer sur les cultures tel que les

Mycotoxines, dont le caractère cancérigène n’est plus à démontrer. 

 D’après la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), plus d’un quart des cultures vivrières dans le monde sont attaquées par des moisissures productrices de mycotoxines, provoquant une perte annuelle de 1000 millions de tonnes de denrées alimentaire.

L’utilisation des produits phytosanitaires n’est cependant pas la seule option disponible pour protéger les cultures, puisqu’il existe  une multitude d’autres méthodes comme le choix des variétés, les rotations, les façons culturales… Les agriculteurs utilisent également des solutions alternatives complémentaires tel que les pièges, ainsi que les diffuseurs de phéromones sexuelles, entre autres.

Lorsque ces solutions alternatives fonctionnent, sont homologuées et respectent l’environnement, les producteurs les mettent en application.

 

Quelles sont les conséquences de l’utilisation de pesticides sur l’écosystème ? 

Pour répondre aux besoins alimentaires à l’échelle mondiale,  l’utilisation de millions de tonnes de pesticides est requise. 

Les pesticides, qui sont au cœur du modèle agricole industriel actuel, ont été répandus en très grande quantité au cours des 50 dernières années, entraînant un cercle vicieux, car plus de pesticides apporte, certes, plus de rendements à court terme, mais engendre en retour une terre de moins en moins fertile ainsi qu’un écosystème déséquilibré, nécessitant de nouveau une utilisation accrue d’engrais et de pesticides pour palier à des rendements en baisse sur le long terme. 

Les effets des pesticides sur l’environnement sont principalement ressentis par les espèces non-ciblées par ceux-ci, puisqu’ils sont pulvérisés ou répandus de manière globale sur les parcelles cultivées, plus de 98 % des insecticides pulvérisés sur les cultures et 95 % des herbicides atteignent une destination autre que leurs cibles initiales.

Les dommages collatéraux causés par l’utilisation des pesticides ne se limitent pas aux cultures et leurs abords, car les eaux de ruissellement sont susceptibles de transporter les pesticides directement vers les milieux aquatiques, le vent peut également les transporter vers d’autres parcelles non ciblées par les pesticides, vers des établissements humains, des pâturages, et des zones non aménagées, affectant potentiellement d’autres espèces.

Au fil du temps, l’utilisation répétée de pesticides accroît la résistance des ravageurs qui s’habituent à leurs effets, alors que leurs conséquences néfastes sur d’autres espèces peuvent faciliter la résurgence des ravageurs.

 

Pesticides : une fausse bonne idée

Les pesticides ne sont donc pas la solution ultime pour lutter contre les parasites, puisqu’au contraire, ils détruisent tout sur leur passage en affectant tous les organismes ainsi que les environnements dans lesquels ces organismes évoluent. 

Par conséquent, dans l’Union européenne, près de 25 % des espèces vulnérables ou en danger, tel que les abeilles, les amphibiens ou encore les libellules, sont menacées par les effluents agricoles (parmi lesquels les pesticides et les engrais). 

Non seulement les pesticides participent de façon directe à la destruction de la biodiversité, mais ils affectent également des maillons essentiels de la chaîne alimentaire, tel que les oiseaux des champs, qui en sont le parfait exemple, car non seulement les pesticides les empoisonnent, mais ils souffrent également d’une réduction draconienne de leurs ressources alimentaires se constituant principalement d’insectes et de graines.

 

Des répercussions mesurables

Les écosystèmes naturels sont complexes, et mieux vaut ne pas perturber leur équilibre : par exemple, la raréfaction d’une espèce en particulier est susceptible d’engendrer de plus vastes déséquilibres, mettant en danger des services fournis gratuitement par la nature.

Après plusieurs décennies d’utilisation, les effets indésirables des pesticides ont fini par conduire à l’interdiction de bon nombre d’entre eux, et des règlements ayant pour but de limiter ou réduire l’utilisation des pesticides autorisés ont aussi été mis en place. 

Les pesticides sont également devenus moins persistants et plus spécifiques aux espèces visées par leur utilisation, réduisant leurs dommages collatéraux ainsi que leur empreinte environnementale. Ces dernières années, les volumes de pesticides appliqués par hectare ont également diminué, voire cessé dans certains cas. 

 Néanmoins, la diffusion mondiale de l’utilisation des pesticides, en tenant compte de celle de pesticides plus anciens voir obsolètes, formellement interdits dans certains pays en raison de leur grande toxicité, a globalement augmenté. 

 

 

Nos autres articles

Solutions pour réduire l’empreinte carbone de son entreprise
Solutions pour réduire l’empreinte carbone de son entreprise

Solutions pour réduire son empreinte carbone d’une entreprise La transition écologique exige un engagement des entreprises pour réduire leur empreinte carbone. Ceci devient une nécessité pour celles attentives à leur impact environnemental. L'article aborde des...

Pourquoi une gourde est un choix écologique ?
Pourquoi une gourde est un choix écologique ?

Pourquoi une gourde est un choix écologique ? Depuis quelques années, la gourde est devenue un indispensable. Pratique, tendance, économique, c’est surtout un basique pour ceux qui veulent réduire leur impact sur l’environnement. Mais pourquoi la gourde est-elle un...

Backcarbone : l’acteur pour la compensation carbone
Backcarbone : l’acteur pour la compensation carbone

Compensation carbone : se tourner vers Backcarbone ? La compensation carbone est un outil qui permet notamment aux entreprises de participer à la neutralité carbone. Dans cet article, nous revenons sur la compensation carbone et son importance, et nous vous proposons...