Qu’est-ce que la collapsologie ?

Définition de la collapsologie

La collapsologie se définit comme étant une approche pluridisciplinaire portée sur un possible effondrement de la civilisation actuelle. Le terme “collapsologie” provient de l’anglais “collapse”, qui signifie s’effondrer, et du grec “logos”, qui signifie “discours”.

C’est un courant de pensée récent qui étudie les risques d’un effondrement de la civilisation industrielle et ce qui pourrait éventuellement succéder à la société que nous connaissons actuellement.

Les collapsologues pensent que l’effondrement de la civilisation industrielle pourrait être le résultat d’une combinaison de différentes crises : crise environnementale, mais également crise énergétique, économique, géopolitique…

En tant qu’exercice transdisciplinaire, la collapsologie fait intervenir plusieurs domaines tels que l’écologie, l’économie, la sociologie, la psychologie, la biophysique, la biogéographie, l’agriculture, la démographie, la politique, la géopolitique, l’histoire, la santé… 

 

 

Origines de la collapsologie

La collapsologie fut abordée pour la première fois en 1972 dans la publication du rapport Meadows en, réalisé par des chercheurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology), et  commandé par le Club de Rome. Le titre de ce rapport était The Limits of Growth (Les limites de la croissance), et il alertait déjà sur les risques d’une croissance économique et démographique incessante sur une planète disposant de ressources limitées.

En France, le principal représentant de la collapsologie est Pablo Servigne, auteur avec Raphaël Stevens du livre “Comment tout peut s’effondrer : petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes”, livre paru en 2015, ce sont eux qui ont fait découvrir la collapsologie au grand public. Yves Cochet, ancien ministre de l’environnement a réalisé la préface de ce Livre.

C’est d’ailleurs l’Institut Momentum, co-fondé par Yves Cochet et Agnès Sinaï, qui a initié en France l’étude systématique d’un possible effondrement de la civilisation thermo-industrielle.

Yves Cochet et Agnès Sinaï définissent l’effondrement comme « le processus irréversible à l’issue duquel les besoins élémentaires (eau, alimentation, logement, habillement, énergie, etc.) sont rendus indisponibles du fait de leur cout déraisonnable à une majorité de la population par des services encadrés par la loi ».

En juin 2020, le mot « Collapsologie » fait son entrée dans le dictionnaire Le Petit Robert.

Par ailleurs, l’ancien ministre de l’Environnement est convaincu que pour répondre a l’effondrement à venir, la solution n’est pas dans le repli individuel, il a déjà mis ses idées en application dans un éco-village en Bretagne. « Se réfugier dans un bunker, ça ne marchera pas”, anticipe l’ancien ministre. Il pense qu’il faut créer des ‘biotopes de guérison sociale’, des éco-lieux, des éco-villages, et apprendre à vivre localement.

 

 

Collapsologie et survivalisme

Parmi les adeptes de la collapsologie, il existe des “survivalistes”, qui sont actuellement  assez peu nombreux, mais sont de plus en plus présents sur les réseaux sociaux et de partage tel que Facebook ou encore YouTube.

Ils utilisent principalement ces plateformes pour échanger des astuces de survie en abri précaire, pour apprendre à faire du feu avec des pierres ou une batterie de téléphone… On peut également y trouver toutes sortes de conseils de chasse, d’élevage artisanal…

Certains survivalistes réfléchissent déjà très sérieusement à ce qui pourrait se produire en cas d’émeutes sociales ou de catastrophes naturelles, et ils se préparent à réagir efficacement en cas d’urgence.

 

On peut répartir les survivalistes en deux écoles

Les individualistes

Les individualistes se préparent à sauver leur propre personne ainsi que leurs familles, au dépens des autres si nécessaire. Leur idée est  que pour survivre les plus forts doivent sacrifier les plus faibles, et pour l’affirmer ils sont prêts à utiliser les armes.

On y retrouve par exemple le Suisse Piero San Giorgio, représentant de l’extrême droite identitaire, ségrégationniste. Son idée est que le réel danger pourrait venir d’une vague migratoire, rependant le chaos sur son passage.

 

Les solidaires

Les survivalistes “solidaires”, contrairement aux individualistes, pensent que l’entraide entre les individus ainsi que l’avancée de nouvelles formes de solidarité sont les seules solutions qui permettront de s’en sortir.

Au même titre qu’Yves Cochet, ces derniers plaident en faveur de l’apparition de nouvelles formes de démocraties locales.

 

 

Pourquoi la collapsologie fait polémique ?

De nombreux intellectuels de tous horizons n’adhèrent pas à la collapsologie, pour plusieurs raisons, voici quelques une des principales critiques qui lui sont adressées : 

 

La collapsologie n’est pas une science

On reproche à la collapsologie le fait de s’ériger en science prédictive, alors qu’une science n’est pas censée « prédire » l’effondrement, mais plutôt« mesurer » les risques.

Par exemple, les membres du comité Adrastia, (une association dont le but est d’anticiper et préparer le déclin de la civilisation) estiment non seulement que  les prédictions n’ont pas de sens, mais également qu’elles peuvent se montrer dangereuses en devenant une porte ouverte à la dérive sectaire.

 

La collapsologie s’apparente à de la science-fiction

Certains détracteurs de la collapsologie pensent que ce concept est digne d’un récit de science-fiction déployant un imaginaire apocalyptique, ressassé depuis des décennies et qui n’a rien résolu.

Cela vient probablement du fait que la notion de chute et d’effondrement véhiculé par la collapsologie trouverait ses origines dans le  récit de la genèse. Ce récit apocalyptique prédisant la fin des temps fut repris de nombreuses fois dans le cinéma et la littérature.

Cette conception de l’histoire faisant constamment référence à la « fin des temps » a continué au fil du temps d’ancrer cette idée dans nos mentalités et dans nos représentations, sans pour autant nous aider à résoudre nos problèmes

 

La collapsologie dépolitise la question écologique

Bon nombre d’intellectuels reprochent à la collapsologie le fait de ne pas critiquer de manière directe notre système économique et politique capitaliste, et d’éloigner l’opinion des vraies préoccupations liées à l’écologie.

Cependant, les plus vifs opposants à la collapsologie se trouvent probablement à l’extrême gauche de l’écologie politique.

Par exemple, Nicolas Casaux, qui s’illustre comme la « résistance à  la civilisation industrielle », s’oppose formellement au concept de collapsologie. Pour lui, puisque la civilisation industrielle ne considère pas la nature comme essentielle, elle ne peut que la détruire par sa soif de croissance et de progrès. De ce fait, “l’effondrement de notre civilisation est une bonne chose”.

Malgré que de nombreuses critiques mettent en doute son caractère scientifique, l’étude des risques d’effondrement civilisationnel est qualifiée de « champ de recherche scientifique intégré »  par une équipe de chercheurs de l’Université de Cambridge, dédiée à l’étude et l’atténuation des risques d’extinction de l’humanité et d’effondrement civilisationnel.

 

 

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